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Est-ce vraiment le moment pour acheter son bois de chauffage et ses granulés ?

Published : 03/12/2024 - Categories : Blog

EN BREF

  • ? L'expert Éric Vial de Propellet a témoigné de la panique liée à la pénurie de granulés de bois causée par la guerre en Ukraine en 2022.
  • ? Les prix des granulés ont chuté à 300 euros la tonne, redevenant l'énergie la moins chère, selon l'ONF.
  • ? Le choix entre bois et granulés dépend des usages, chaque option offrant des avantages distincts.

L’hiver pointe à nouveau le bout de son nez, ramenant avec lui l’éternelle question du chauffage. Si l’année dernière, la crise énergétique avait transformé le marché des granulés de bois en véritable champ de bataille, la situation semble aujourd’hui apaisée. Un an après la flambée des prix et la ruée sur les stocks, l’heure est au retour à la raison. Mais que reste-t-il de cette folie ? Et comment le marché du chauffage au bois se dessine-t-il désormais ?

En 2022, la situation était critique. « Il y avait eu une panique générale et on ne maîtrisait plus rien », s'est souvenu, auprès de 20 Minutes, Éric Vial, délégué général de Propellet, l’association des professionnels du secteur. La guerre en Ukraine avait agité la peur d’une pénurie énergétique, poussant les consommateurs à acheter des granulés en masse, bien au-delà de leurs besoins réels. Ce phénomène, surnommé « l’effet PQ », renvoyait à l’absurde frénésie autour du papier toilette pendant la pandémie. Résultat : des étagères vides, des stocks épuisés et des prix qui ont explosé, grimpant jusqu’à 850 euros la tonne.

LE BOIS, ROI DES ÉCONOMIES FACE AUX FLUCTUATIONS DU MARCHÉ

Aujourd’hui, l’atmosphère est bien différente. Les prix ont dégringolé, et les granulés se négocient dorénavant autour de 300 euros la tonne, un tarif confirmé par l’Office national des forêts (ONF). Le bois reprend ainsi sa place d’« énergie la moins chère du marché », offrant une perspective plus sereine aux foyers qui se chauffent au bois. La leçon de l’année écoulée ? Peut-être celle de la patience, qui, cette fois, a permis de retrouver l’équilibre.

En outre, le printemps, une saison propice aux bonnes affaires pour s'équiper en chauffage, suscite une question essentielle : est-ce vraiment le moment idéal pour acheter des pellets ou du bois ? « Il faut savoir que la production de pellets reste la même toute l’année, a également indiqué Eric Vial. Au printemps, les usines ont autant besoin de les écouler que pendant la saison de chauffe donc c’est souvent à ce moment-là qu’il y a des offres de présaison. »

LE CONFORT AU CŒUR DE LA DÉCISION EN MATIÈRE DE BOIS DE CHAUFFAGE

À Châlons-en-Champagne, Clément, prévoyant, anticipe chaque année. « On prend trois palettes en avril pour avoir le meilleur prix, qui est aussi dégressif selon la quantité. », a-t-il partagé. Pour cette famille vivant dans une maison de 146 m², consommer 2,5 tonnes annuelles de granulés représente un choix stratégique. « On n’avait pas de réseau d’eau de chauffage dans la maison et comparé à l’installation d’une pompe à chaleur, le choix du poêle à pellets était plus rentable. »

Clément aurait pu opter pour le chauffage à bûches, mais il a rapidement écarté cette solution : « C’est trop de contraintes, entre les salissures et le stockage. Et la journée, il faut quelqu’un pour remplir le poêle. Les pellets, on met un sac et ça fonctionne quasiment tout seul. » Cette commodité justifie un coût légèrement supérieur. Avec un kilowattheure à 7,50 centimes pour les granulés contre moins de six centimes pour le bois, la différence reste notable. Pourtant, Christophe Glad, président du groupement syndical des négociants en bois de chauffage d’Alsace a, lui, relativisé : « La différence n’est vraiment pas énorme. »

BOIS OU GRANULÉS : DES CHOIX DICTÉS PAR LES USAGES ET LES BUDGETS

L'expert a aussi observé un changement dans les habitudes. Si, il y a deux ans, les délais de livraison s’étalaient sur dix mois pour les bûches, aujourd’hui, il peut livrer sous une semaine. Côté pellets, certains consommateurs achètent désormais au sac plutôt qu’à la palette, signe d’une gestion plus serrée des budgets. « Les gens ont moins d’argent et attendent de plus en plus le dernier moment pour s’équiper. », a-t-il indiqué. Une situation amplifiée par un hiver particulièrement doux, a noté Pascal Canadell, patron d’Aquitaine Bois Energie : « Oui, mes délais se sont raccourcis, mais je livre encore entre 25 et 30 stères chaque jour, toute l’année. »

Le prix du stère, bien qu’en hausse ces dernières années, reste relativement stable. « Il y a eu une revalorisation nécessaire, car le tarif était le même depuis vingt ans », a expliqué le spécialiste, qui se souvient d’un prix autour de 80 euros il y a quelques années, contre un minimum de 100 euros aujourd’hui. Les granulés, en revanche, ont connu des fluctuations plus marquées, même si, selon Eric Vial, « ça ne reviendra pas à 800 euros la tonne. » Bois ou granulés, le choix dépend avant tout de l’usage attendu. « Les deux produits ne sont pas concurrents, a conclu Eric Vial. La différence ne se fait pas sur le pouvoir calorifique, mais sur l’usage qu’on veut avoir de son poêle ou de sa chaudière. » Ainsi, chaque solution trouve son public, entre performance, praticité et budget.

 

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